EXISTRANS : Samedi 21 octobre, à 14H au départ de Belleville, aura lieu la 21ème marche des personnes trans et intersexes et de celles qui les soutiennent. Jules, du collectif Existrans nous a rappelé pourquoi il était nécessaire de se mobiliser en faveur des droits des personnes trans et/ou intersexes. Piqûre de rappel.
Le reportage photo de la marche Existrans 2017 par Gaëlle Matata se trouve ici.
Le Collectif Existrans, c’est quoi ?
Jules du Collectif Existrans : Le Collectif Existrans est formé de différentes associations et personnes trans et intersexes, sa composition varie d’une édition à l’autre, avec un noyau qui organise la marche, et les cosignataires de la plateforme de revendications qui en font partie également. Il était primordial pour nous d’avoir un collectif composé de personnes concernées, qui parlent pour elles-mêmes, et qui représentent au mieux la diversité des associations et personnes trans et intersexes.
Pourquoi une marche qui mette en évidence les revendications des personnes trans et intersexes?
La marche Existrans existe depuis 21 ans, elle met en avant les problématiques spécifiques des personnes trans et intersexes, qui sont souvent oubliées dans l’acronyme « LGBT ». Comme pour de nombreuses autres luttes, l’essentiel est de parler pour nous-même, par nous-même.
La France est-elle en retard en ce qui concerne les droits des personnes trans et/ou intersexes aujourd’hui? Dans quelle mesure?
La France est en effet en retard, et ce d’autant plus qu’en proposant par exemple une loi faisant mine d’améliorer la situation pour les personnes trans et intersexes, cette loi reste en fait largement basée sur l’arbitraire des juges, et continue à soumettre les personnes trans et intersexes à des résultats très variables en fonction de leur physique, de leur lieu de demande, des documents fournis, etc. D’autre part, la France a encore d’énormes progrès à faire et des mesures à mettre en place sur de nombreux sujets : l’autodétermination des personnes trans et intersexes mineures, la lutte contre la précarité des personnes trans et intersexes, un meilleur accès aux études et au marché du travail, l’arrêt des mutilations sur les personnes intersexes, le financement de la recherche sur les interactions entre les médicaments (notamment les hormones et les antirétroviraux), etc.
Quelles sont aujourd’hui les revendications des personnes trans et intersexes?
Comme nos droits sont peu nombreux, nos revendications sont nombreuses… Elles sont listées sur www.existrans.org. Ces revendications sont souvent liées les unes aux autres : par exemple, une meilleure loi ne va pas sans des mesures concrètes pour lutter contre la transphobie au quotidien, un meilleur accompagnement des personnes trans et intersexes ne va pas sans une formation des professionnel·le·s, l’accès aux soins ne va pas sans une prise en charge moins arbitraire par les CPAM.
Comment être un·e allié·e des luttes des personnes trans et intersexes?
Les autres communautés peuvent être des alliées car nous luttons finalement pour les mêmes choses : qu’on entende et qu’on accepte que les personnes concernées parlent pour elles-mêmes, en connaissance de cause, et en pleine conscience de leurs choix et décisions. Nous sommes touTEs libres de disposer de nos corps, de nos identités, sans que personne ne puisse ni ne doive les remettre en question. Nous devons touTES lutter contre un système hétéropatriarcal qui considère que les femmes, les minorités de genre, les personnes racisées, ont moins de valeur et ne méritent pas de parler et/ou d’exister. Nous devons touTEs (re)prendre nos droits et ne jamais arrêter de nous battre pour l’égalité réelle.
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Merci à Jules pour ses réponses.
Plus d’informations : existrans.org et Collectif Existrans sur Facebook.
Le reportage photo de la marche Existrans 2017 par Gaëlle Matata se trouve ici.
RDV à Belleville, le 21 octobre à 14H