On en avait entendu le plus grand bien mais on n’a pas été déçu·e·s : Nanette, le spectacle de la comédienne Hannah Gadsby (que certain·e·s auront peut-être aperçu dans Please Like Me), est une petite bombe d’intelligence qui nous a particulièrement chamboulé·e·s.
Si le spectacle commence de façon assez classique, Hannah Gadsby maîtrisant parfaitement les codes du stand-up, la discussion prend vite un tournant autre : la comédienne lesbienne y confie ses questionnements sur l’humour, ou plutôt sur ce qu’il sert à cacher : et si rire de soi-même, quand on parle depuis les marges de la société, n’était pas de l’humilité mais bien de l’humiliation ?
A l’éternelle question de savoir de quoi l’on peut rire et surtout avec qui, la comédienne apporte une réponse radicale : celle d’arrêter la comédie. Maniant avec brio la « tension » dont elle parle souvent, jouant avec son public, Hannah Gadsby enchaîne blagues, témoignages intimes douloureux et coups de gueule furieux, partant de sa propre expérience pour dire et dénoncer la violence du patriarcat. Puissante et en colère, elle se sert de sa tribune pour distribuer des claques ô combien nécessaires.
Un spectacle, donc, à voir et à diffuser autour de soi sans attendre. On préfère vous prévenir : on a chialé, vous allez chialer, vous n’y échapperez pas. Préparez vos mouchoirs. Merci Hannah.