La deuxième première fois

La deuxième première fois


Il n’y a pas de mot en allemand ni

Dans aucune autre langue

Pour pouvoir dire ce sentiment


La découverte de ton corps après

Des mois de silence glacé,

La joie brûlante de t’avoir

Comme si j’étais vierge de toi,

La même envie mais sans la gêne,

             sans la peur,

                       et sans la honte,

Un peu comme

             une deuxième première fois.


Nos dents qui sous le coup s’entrechoquent

Et ta peau bleue comme la Lune

La douceur de ta bite dans ma bouche,

             Si parfaitement destinées,

La chaleur de ton cul sous ma langue

             Savoir se faire chanter

L’odeur de tes aisselles

             Familière étrangeté.


Confronté à cet élan trouble

Aux mots dans ma gorge nouée

                       déréalisation

             besoin de moments de répit

Respirer cet instant précieux

                                               neuf

                                                          vertigineux


Ma première deuxième première fois,

             Personne ne m’avait prévenu.



***

Ce poème a été publié dans le 3ème fanzine de Friction baptisé Première(s) Fois.

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