On a osé passer le nouvel an dans un bar hétéro : on vous raconte

Puisque des journalistes (?) libertin·e·s (??)  s’amusent à investir nos espaces pour publier des bouses LGBTphobes insultantes, il n’y a pas de raison que nous ne fassions pas pareil. Merci à Léon pour ses punchlines et à Vikken pour les captures.
Nous avons pris connaissance des
« excuses » de Paris Derrière. Mais on ne pardonne pas, on n’oublie pas.

Comment s’est passée votre Saint-Sylvestre ? Pour ma part, elle fut plutôt… hétéro ! J’ai démarré mon réveillon à errer dans les rues pluvieuses, à slalomer entre les mecs bourrés et ceux qui chantaient La Marseillaise car c’est toujours le moment, on dirait. Impossible de trouver un bar qui soit ni bondé ni hyper cher.

Après avoir rejoint le 4e arrondissement, j’ai pris les passages piétons arc-en-ciel pour sortir du gaytho, me risquant courageusement à Hétéroland… C’est à dire la Terre entière sauf une partie du Marais et de la rue Saint-Martin. J’en trouve un pas bien loin, c’est facile. La présentation annonce la couleur, enfin plutôt l’absence de couleur politique : « Bar lounge ni féministe ni queer – Espace de consommation exclusivement – Sélectif à l’entrée sur des critères de beauté normés et de classe sociale manifeste – Happy hour Spritz à 14 euros ». I’m in. Grand écran de retransmission d’évènements sportifs (masculins) au mur, reproduction de pubs sexistes : c’est sûr, on est bien dans un bar hétéro.

Étrangement, les gens sont pas trop moches, enfin pas tous, c’est un choc. Évidemment, les mecs hétéros sont reconnaissables à leurs vêtements à la fois chers et mal coupés. Comme leurs barbes d’ailleurs. Un mystère que seuls Tan et Jonathan de Queer Eye pourraient résoudre, mais les hétéros connaissent pas, dommage. Côté filles, j’ai des sueurs froides à la vue des faux ongles de 6 centimètres qui peuplent la salle.

Ambiance alcoolisée et humour gras. Je dois me débarrasser de trois lourdauds qui veulent « faire connaissance » en me tenant par le bras et la taille sans demander, pour atteindre enfin les toilettes. Évidemment, dix meufs attendent devant une des deux portes tandis que l’accès aux urinoirs est fluide comme jamais. Je tente d’y entrer pour éviter la queue mais un mec me repousse en me montrant les panneaux qui ornent l’entrée : l’un marqué « Zizi » et l’autre « Zézette« . Je rebrousse chemin en soupirant, évitant de peu un mec en costard qui titube dangereusement dans ma direction, ce qui fait marrer ses potes.

Observant la foule, je parviens à détecter des cons, nés hommes et engagés dans une transition de gros cons qui paraît en bonne voie. En revanche, j’ai plus de mal à repérer des connes — à part une journaliste médiocre de Paris Derrière — mais ça doit être parce que je suis féministe, même dans des circonstances extrêmes.

Et là, après un énième cocktail trendy dégueulasse à 1 % du SMIC, je me lance un défi débile, du style perdu d’avance : trouver un·e camarade LGBT. J’aurais même accepté un curieux ou une curieuse, au point où j’en étais. Autant vous le dire tout de suite, j’ai fait chou blanc. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot, je reviendrai bientôt à Hétéroland et vous raconterai tout lors d’un nouvel article inédit !

Pour 2019, je vous souhaite de vous préserver des transphobes, lesbophobes, homophobes et antiféministes. Je vous souhaite d’éviter ces hétéros bourgeois·e·s de merde qui viennent en toute confiance faire un safari dans nos espaces, pour ensuite publier des articles mal écrits destinés à des trouducs comme eux. Bonne année 2019, la famille, et surtout longue vie à la Mutinerie !

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