Pédé(s)
C’est fou la foule de ces gens
Pédé
Qui te préfèrent toujours seul
Pédé
N’ont d’oreilles pour ta parole
Pédé
Que quand tu craches sur les tiens
Pédés !
Ne t’aiment que lorsque tu te hais.
Pédé,
As-tu fait amende honorable,
T’es-tu excusé aujourd’hui ?
As-tu bien songé, pédé,
à expier tes péchés,
montrer patte blanche,
dire tout le dégoût de tes frères
(si vraiment tu ne peux pas te taire ?)
T’es-tu senti assez coupable, pédé,
de respirer
de sourire
de baiser
de danser
de penser
de mourir
d’avoir mal aussi parfois
et encore le culot de le dire ?
Pédé, as-tu demandé pardon ?
As-tu pensé à confesser, pédé,
Les crimes qui pèsent sur tes épaules
depuis que tu es un enfant
Tous les coups que tu as reçus
dont on ne sait plus trop que faire
Tous ces mots lancés contre toi
(autant de couteaux dans ta chair)
Que d’aucuns jalousent en secret.
Tes pleurs ne sont-ils pas obscènes,
Pédé ?
Tes maux fatiguent
Pédé,
Comme tes morts encombrent,
Pédé,
Ton nous n’est rien qu’un jeu suspect.
Pédé
Même ce mot on te le confisque
Pédé
On te dit qu’il ne s’écrit plusPédés
Que dans leur bouche pour ta gueule
Pédé !
Mais surtout jamais dans ta voix
Car pédés, nous n’existe pas.