Je ne sais plus jouer des coudes pour me trouver une place
Je ne sais plus passer ma commande, gérer mon budget serré
Je ne sais plus reconnaître un regard de désir, je ne sais plus si tu me fixes parce que je danse trop fort ou que je te plais.
Je crois que je n’ai jamais su faire tout ça, je faisais juste bien semblant. Et j’ai l’impression d’avoir laissé ma vingtaine au fond d’un verre en plastique, il y a un an.
Mais le sourire que t’as, fier
La première fois que tu danses sans te soucier du regard des autres
Ce que c’est bon cette sueur, cette joie sale et liquide qui dégouline des petits trous de ta peau et colle tes chemises, tes transparences de tétons, tes chaînes et les mains des autres garçons.
Et tes voix si aiguës, si stridentes, délicieusement déréglées par l’excitation et l’homosexualité
Putain, ce que tu m’as manqué. Ce que tu me manques, chéri, ce que vous m’avez manqué.
Dans vos déraisons, vos engagements, vos excès, vos écarts, vos tromperies, vos libertés, vos peurs et vos bêtises. Vos dramas, vos regrets, vos verres renversés.
Alors oui, il faut se retrouver et reinvoquer les forces oubliées
Celles qui font retourner au métro tard
Pour faire son chemin en rasant les murs
Pour feindre la confiance, la force tranquille
La légèreté, le bonheur docile
Mais mon front est si fier, si puissant
Mes pieds ont dansé trop de pas pour abandonner maintenant
Promis, je ne laisserai pas un mètre au monde d’avant
Promis, plus un seul pas en arrière, maintenant