Au lendemain des explosions qui ont dévasté le centre de Beyrouth, les travailleuses domestiques immigrées du Liban se retrouvent dans une situation particulièrement préoccupante.
Amnesty International estime à 250 000 les femmes travailleuses domestiques immigrées au Liban. Déjà très touchées par la crise économique et sanitaire, les explosions à Beyrouth ont fini d’aggraver leurs conditions de vie, les jetant à la rue.
Ces femmes sont soumises au système de la kafala, un système de parrainage souvent assimilé à un esclavage moderne qui les place dès leur arrivée dans le pays sous la tutelle de leur employeur, et les prive de tous les droits fondamentaux. Une partie d’entre elles travaillent sous contrat permanent avec un employeur, chez lequel elles habitent, et qui retient généralement leur passeport; une autre vit de différents emplois maigrement rémunérés, souvent dans une situation irrégulière qui les expose à la précarité, la violence et la déportation. La plupart viennent d’Afrique (Éthiopie, Kenya, Mali, Ghana, Nigeria, Madagascar…) et d’Asie du Sud et du Sud-Est (Sri Lanka, Philippines, Indonésie, Bangladesh, Népal, Vietnam…); elles se regroupent par communautés, quand elles en ont les moyens. Avec la crise économique et sanitaire, beaucoup d’entre elles ont perdu leur emploi. Au lendemain des explosions, il est difficile d’évaluer la situation : étant donné que beaucoup de travailleuses immigrées n’ont pas accès à un téléphone et sont dépourvues de papiers d’identité : il y en a que personne ne cherchera ou ne reconnaîtra.
De par leur situation d’extrême précarité, elles ne bénéficient pas actuellement de l’aide des principales ONG sur le terrain. Afin qu’elles puissent avoir accès à des médicaments, de la nourriture, et un foyer, pour celles qui ont perdu leur logement, ou qui ont été jetées à la rue par leur ancien employeur une cagnotte a été organisée.
L’Alliance a pour objectif de donner aux travailleuses domestiques immigrées au Liban les moyens de défendre les droits des travailleurs, et de lutter contre le racisme, le classisme, le sexisme et l’exploitation. L’Alliance s’efforce d’unifier les voix des femmes de différentes nationalités, qui partagent le statut de domestiques immigrées au Liban. Elle lutte contre l’exploitation sous tous ses aspects. Il s’agit de reconnaître que malgré nos différentes nationalités, nous partageons les mêmes luttes et les mêmes défis sur nos lieux de travail et dans l’espace public. L’Alliance vise à travailler par le biais de la solidarité féministe et de l’entraide, afin de renforcer l’unité entre les travailleuses et de favoriser l’autonomisation individuelle et communautaire.
Les fonds seront collectés au nom du trésorier de l’Église protestante française de Kraytem, à Beyrouth, et entièrement reversés à l’Alliance.
L’argent permettra aux femmes de l’association de poursuivre leur distribution quotidienne de nourriture et de médicaments pour toutes les travailleuses domestiques dans le besoin. Il sera également utilisé afin de payer le loyer pour un refuge, et des nuits d’hôtel pour les femmes sans abri.
Donner à la cagnotte : ici