À la veille du 8 mars, « Pagaille pour toutes » remet le militantisme au cœur de la fête

Pour son tout premier évènement, l’association Pagaille a décidé de mettre en avant le rôle des femmes et des personnes non-binaires dans la communauté LGBTI. On a interrogé Vesper Quinn, Sonia Laurent et Morphine Blaze sur cette « Pagaille pour toutes » qui aura lieu la veille de la journée internationale des droits des femmes.

Friction Magazine queer Pagaille pour toutes à la folie

Pour commencer, qu’est-ce que Pagaille ? Et comment en êtes-vous venues à créer et à faire partie de ce collectif ?

Vesper Quinn : L’association s’est créée sous l’impulsion de Minima Gesté, Poulette Zhava-Kiki et Clémence Trü qui ont proposé à chacun·e d’entre nous si nous adhérions à l’idée et si nous souhaitions créer ensemble ce projet, devenu Pagaille. 

Au tout début, Pagaille est née de l’envie de s’entraider les un·e·s les autres. En parlant de nos envies et en échangeant nos idées, très vite nous nous sommes aperçu·e·s que le militantisme n’était pas nécessairement au cœur des soirées que nous fréquentions. 

Au fur et à mesure, cette volonté d’entraide s’est mue en volonté de créer une association pour monter des évènements et surtout mettre l’engagement et le militantisme au cœur de notre communauté.  De nombreuses soirées existent déjà, et nous voulons faire quelque chose de différent, de plus engagé, qui s’adresse également à tous·tes et surtout aux personnes minorisées/invisibilisées.

N’oublions pas le principal, nous sommes aussi une bande de potes qui aimons passer du temps ensemble et faire des projets foufous !

Vous avez choisi d’organiser votre tout premier évènement sur la place des femmes dans les milieux LGBTI, à la veille du 8 mars : pourquoi ?

Sonia Laurent : On a réfléchi à ce premier évènement en fin d’année dernière, dans un contexte où on approchait de la remise à zéro du compteur annuel des féminicides (151 féminicides par conjoint ou ex-conjoint, en 2019) avec, en parallèle, ce constat que la misogynie et l’homophobie sont finalement des notions qui ne sont pas si éloignées l’une de l’autre, de part les éléments de langages, les insultes/termes péjoratifs que l’on peut entendre et qui sont souvent genrés au féminin, etc.

« La misogynie et l’homophobie sont finalement des notions pas si éloignées »

Sonia Laurent

De là, assez vite est née l’idée de parler de la place des femmes et personnes non-binaires dans les milieux LGBTI+, dont nous faisons partie et où l’on voit bien que nous ne sommes que rarement mis·e·s en avant. Organiser cet évènement le 7 mars À la Folie, veille de la journée internationale des droits des femmes, ça nous permet d’appuyer d’autant plus la nécessité de nous laisser la parole à nous, les meufs, en écho avec l’actualité !

Le 7 mars, « Pagaille pour toutes » sera militant ? Fun ? Politique ? Dites-nous en plus sur le programme !

Morphine Blaze : J’espère les trois ! On veut remettre le militantisme au cœur de la fête, en proposant un event engagé et festif. Beaucoup de gens ne se retrouvent plus dans les soirées LGBTI+, car souvent elles se passent tard, dans des lieux bruyants et souvent très alcoolisés. Nous organisons donc l’événement du 7 mars l’après-midi dans un environnement calme où va se tenir une discussion sur la place des femmes dans le milieu LGBTI+, avec des super intervenant·e·s. Et ce sera suivi d’une scène ouverte pour femmes et personnes non-binaires queers qui voudraient s’exprimer au travers de performances (chant, danse, burlesque, poème… ). En parallèle nous aurons plusieurs stands d’artistes qui présenteront et vendront leurs œuvres.  Le soir, nous accueillerons Üghett, Wakanda et Cherry B Diamond pour continuer la soirée façon clubbing. 

On espère qu’au travers de ces différents formats, — après-midi discussion et scène ouverte, puis soirée clubbing — le plus de monde pourra se retrouver dans cet événement qui met en avant les femmes et personnes non binaires LGBTI+, souvent invisibilisé·e·s au sein de la communauté. 

L’événement est ouvert à tou·te·s celleux qui veulent échanger et s’éduquer dans un cadre bienveillant

Et la journée comme la soirée seront à prix libre : on a besoin de soutien financier pour rémunérer nos intervenant·e·s et DJ mais on souhaite aussi s’assurer que l’événement soit vraiment accessible à tou·te·s.

Friction Magazine Pagaille par toutes à la folie 7 mars

Pagaille pour toutes
Le samedi 7 mars à partir de 15h À la Folie (Paris 19e). Entrée à prix libre
Retrouvez le détail du programme et des intervenant·e·s sur Facebook.

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