Ce qui nous a fait frictionner en 2018


Parce que la fin d’année a été un peu morose, parce qu’on n’aime pas trop le foie gras (mais le champagne, ça va), parce qu’on a envie d’entamer 2019 sur une touche positive on s’est dit qu’on allait faire la liste de nos coups de cœur en jetant un dernier coup d’oeil dans le rétroviseur. Vous ne l’attendiez plus mais voici enfin notre Best-of 2018 !

LESLIE

La série : Good Girls

Parce que c’est quand même cool de voir une série où tous les persos principaux sont des mamans qui galèrent. Elles sont badass, la série est drôle, ça se laisse regarder. Alors, c’est sûr que c’est pas la tarte dans ta gueule en mode féministe vénère comme The Handmaid’s Tale, mais parfois, ça fait du bien de décompresser.

Le livre : Comme un million de papillons noirs

Parce qu’en le découvrant j’ai voulu l’offrir à toutes les petites (et moins petites) filles (et aux garçons aussi) de mon entourage (ça inclut mes élèves…). Parce que c’est doux, c’est beau, et ça fait du bien de parler des cheveux des femmes noires. Et qu’on pense pas assez aux albums quand on pense aux livres.

Le spectacle : King Kong Théorie.

Je suis allée voir ce spectacle au Théâtre de l’Atelier avec Benjamin et Marion de la team Friction. C’est mon gros gros coup de cœur 2018, parce que c’est un spectacle qui repose sur le texte de bae Despentes, parce que j’ai pleuré, que j’ai serré les dents, que j’ai ri aussi. Pour le coup, grosse tarte dans ta gueule. Fonce !

BENJAMIN

La série (avec des actrices) : Pose

J’en ai déjà parlé mais toute la Terre n’est pas au courant : regardez Pose.

La série (en dessin-animé) : Steven Universe

Ici, c’est moi qui suis en retard : je n’ai découvert Steven Universe que cette année alors que la série en est à sa cinquième saison. Ce dessin-animé en épisodes d’une dizaine de minutes chacun raconte l’histoire des gemmes, des extra-terrestres lesbiennes qui protègent la Terre, et de Steven, un gamin mi-humain mi-gemme. La première saison est assez longue mais passé ce cap, la série est mignonne, émouvante, queer et arrive à parler aux enfants autant qu’aux adultes.

La première saison est sur Netflix.

L’album : Art of Doubt de Metric

Je ne vous parlerai pas d’Aya Nakamura parce qu’une femme de 23 ans, noire, originaire d’Aulnay-sous-Bois qui vend des millions de disques en envoyant balader les mecs relous tout en restant dans son comportement vous aimez forcément déjà.

L’album de l’année pour moi sera donc Art of Doubt, le septième album du groupe Metric. Pas très connu en France, Metric est une institution du rock canadien. Et en parlant de rock, on est servi en guitare-basse-batterie dans Art of Doubt, avec la voix de la toujours merveilleuse Emily Haines. Du nerveux Dark Saturday au calme No Lights on the Horizon en passant par Now or Never Now qui dégage pendant six minutes une sorte de puissance retenue, cet album est clairement le meilleur truc que j’ai écouté en 2018.

Le concert : Mashrou’ Leila à l’Élysée Montmartre

À moins de parler libanais, vous ne comprendrez pas tout·e seul·e quelles chansons de Mashrou’ Leila parlent de violences, de club culture, de sexe, de transidentité et d’amour entre garçons… Rassurez vous, ça n’empêche absolument pas de profiter du violon de Haig Papazian ainsi que de la voix, du charisme et de la passion de Hamed Sinno.

Ils étaient en avril dernier à l’Élysée Montmartre et c’était merveilleux. Ils reviennent le 14 mars à l’Olympia.

ROXANE

Les podcasts

Parmi tous les programmes brillants qu’on a pu écouter en 2018, ma préférence va à celui de Charlotte Bienaimé : Un Podcast à soi, avec une mention spéciale pour le dernier épisode “Entre femmes”. Le titre ressemble à celui d’une soirée de gouines riches mais le contenu est passionnant.

Presqu’ex-aequo, Les Couilles sur la Table de la merveilleuse Victoire Tuaillon. Parce que la lutte contre le patriarcat passe aussi par l’identification, la compréhension et la déconstruction de la masculinité, son projet est vraiment intéressant dans la perspective qu’il adopte et les invité.e.s toujours de grande qualité.

Le DJ Set

Diffusé – et remanié – récemment, le set de Maïc Batmane Aka DJ-endër est une merveille. Plus d’une heure de mix avec une sélection au top, de quoi danser dans la douche ou avec les potes en soirée. Du miel pour les oreilles dispo sur Mixcloud.

Bien sûr, on n’oublie pas le set de Morello au Folies début décembre, qui, malgré une ambiance très-garçons-très-schlag a réussi à faire oublier aux 10 gouines de la soirée qu’elles étaient en milieu hostile à cette Adult x Kidnapping. Merci Sophie, on te revaudra ça.

Le festival

Sexes et Femmes de Juliet Drouar s’est tenu cet automne au 59 Rivoli. C’est pas parce que j’y ai vendu des zines que j’en parle, promis (mais merci quand même). La variété des supports proposés était géniale : une expo, des projections de films sur le travail de sexe, un atelier d’auto-gynéco, des prises de parole… Pendant tout une semaine, Juliet nous a fait profiter d’un accès à des artistes, des experts concernés, des pratiques militantes, le tout dans une ambiance très conviviale et sécurisante pour un sujet dont on parle finalement peu. Je crois que le festival est amené à être reconduit dans d’autres villes et on ne peut que souhaiter la réussite de ce projet.

D.O.C. Celio

Le film : Sophia Antipolis

Nous sommes deux à la rédaction à avoir eu un sacré coup de coeur pour le film Sophia Antipolis, Gaëlle et moi. Je m’imaginais un film de hipster, pour des hipsters par des hipsters. J’ai été conne et en plus je n’ai aucune culture cinématographique. Je l’ai vu à L’Archipel, en présence de l’équipe du film. Ce film est un poème du vide. De bout en bout. On pourrait le croire tomber dans le voyeurisme, les clichés, mais non pas une seule fois.

C’est un chef-d’oeuvre qui transporte. Sans aucune prétention, ce film est beau, froid, humble, sincère, sur-réaliste et ultra réaliste à la fois. Merci.

Le Festival : Whole Festival édition 2, avec une partie de la famille Friction

Cet été, avec mon acolyte Renée Kotty, on a enchaîné Fusion Festival, intense, à l’édition II du Whole, et même Gaëlle et Matthieu nous ont rejoint.

C’était fou, c’était queer, c’était libre. J’ai pour but de faire chaque édition. J’en suis à 2/2.

Le son : Pushing Movies – Thinking about you – Cocktail de amore

Le son provient du Whole. Il était peut-être 3h du matin à l’intérieur d’une sorte de chalet nommé le Treesome. il faisait 3 degrés dehors, en plein mois d’août. A ma droite, le meilleur danseur de Berlin, mon grand Ami Goth* (prénom changé), tout près de moi, me touche Renée et derrière ma nuque, Gaëlle. Tout va pour le mieux et là Mashyno nous lâche ce son incroyable du label de notre soirée préférée : La Cocktail ! C’est donc cette musique que j’écoute quand je ne suis pas au top, soit toutes les deux minutes : Pushing Movies – Thinking about you !

L’espoir pour 2019 ?

Déclassification des archives concernant la mort de Thomas Sankara par l’État français.

La découverte des dimanches à la Mut’

Les team building de Friction Magazine

GAËLLE

Concert / Festival :

Patti Smith et Daho à la route du rock : pour Patti j’ai pleuré, trop d’émotions face à cette légende vivante de super bonne humeur et si émouvante. Sur Daho, même s’il a pas de voix et que le son était pérave, on a réussi à faire un pogo : magique. Sinon j’ai beaucoup aimé le concert de Léonie Pernet au Pop-Up du Label, plein de concerts à la Station-Gare des mines (Jeanne Added, Peine Perdue , Myss Keta) et à FGO : Aloise Sauvage et les concerts de Magic Barbès. Le Whole festival était aussi assez mémorable, surtout la transformation en poney d’une partie de l’équipe.

Théâtre

Je vous conseille de checker si ces deux spectacles repassent, coups de coeur :

  • La pièce sur le foot de Rebecca Chaillon : OÙ LA CHÈVREtrès fort, émouvant et pourtant je suis pas fan de foot (mais oui je suis lesbienne).
  • PHILIPPE KATERINE – CE QUE JE SAIS DE LA MORT, CE QUE JE SAIS DE L’AMOUR accompagné de Philippe Eveno à la Maison de la Poésie, Paris.

Livre

J’ai découvert Edouard Louis et Eddy Bellegueule, son premier livre et j’ai beaucoup aimé. À noter également, le livre de la lesbienne de droite qui nous excite même si ça nous énerve : Constance Debré, Play Boy

Les sons

Y a eu cet album acoustique de Julien Doré qui m’a permis de réécouter ses anciens albums (enfin les tubes) sans vergogne. Sinon une année marquée par John Maus, Pain de Boy Harsher et Samantha Sang : Emotion. J’ai eu une phase obsessionnelle avec Jonathan Bree aussi mais ses concerts m’ont déçu. Sinon l’album et les meufs d’OKTOBER LIEBER : grosse claque.

La série

Pose aussi comme Benjamin et sans hésitation, une série à voir et à revoir !

Et vous? Qu’est-ce qui vous a fait frictionner, frissonner, kiffer?

Ah ouais, et bonne année, hein !

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