Ce texte a été écrit par Meligood lors de l’atelier d’écriture du 26 juillet au Hasard Ludique. Chaque participant.e a élaboré son texte à partir d’une phrase ou d’un groupe de mot extrait de “Mes bien chères soeurs” de Chloé Delaume. Avec leur accord, nous reproduisons ici les textes rédigés ce jour-là.
Ce sont les dernières paroles qu’elle entendit. Les mots s’enroulaient sur eux-mêmes et formaient des bulles en suspens tandis que, déjà, elle sentait l’air se raréfier. Tant qu’elles les voyait, tant qu’elle les sentait, ces mots, l’issue existait. Ou, du moins, la trouée. Par elle filtrait une douce lumière d’un blanc tirant sur l’orange. Rassurante et menaçante. Rassurante car elle rendait son cocon, comme elle se plaisait à l’appeler, un cocon plutôt qu’un caveau, illuminé. Menaçante par ses nuances orangées qui annonçaient le crépuscule, et donc la nuit d’encre. Le noir. Noir complet. De cocon à tombeau. Impossible. Soudainement, elle a l’impression de manquer d’air, ses pupilles s’agrandissent, sa bouche, son nez cherchent à aspirer qui viendra forcément à manquer, et …
Ne pas y penser.
Les mots ont fini de résonner, les bulles ont éclaté. Pourtant, alors que la silhouette au dessus du trou a disparu, le trou reste présent. C’est tout ce qu’il lui reste, ce trou.