The Gay Agenda #6 – Spécial Virginie Despentes

Samedi dernier, on a laissé une partie de la team Friction à la Queer Zine Fair pour aller retrouver notre copine préférée de la bande FM pour une spéciale Virginie Despentes. Quelques fake news se sont également glissées dans notre chronique.

Moment fake news par Gaëlle :

Grosse semaine pour la lesbosphère : dimanche dernier avait eu lieu l’attendu sexparty de la queer week. Queer week pour rappel c’est la semaine de réflexion sur les sexualités et les genres et ça se termine ce soir avec une soirée qui promet à la Station – Gare des mines et des gueules de bois.

sex party de la queer week

Bref, la sexparty fine, j’ai dû y aller pour des raisons professionnelles, je cherche en effet toujours des figurantes pour l’épisode français de la future saison de the L word qui aura lieu à Broute-Minou, la ville.

Prise dans les lumières tamisées de cette boite à cul du 19eme arrondissement, On ne pouvait que constater une très bonne ambiance, installée en partie par les lectures du génial collectif RER Q. Franchement ce sont des Spice Girls pour lesbienne, ces meufs. On a chacune sa favorite, sa coiffure préf, son style vestimentaire fav, je suis moi même à un doigt de me regarder lire leurs zines en culotte dans le miroir avant d’aller me masturber. Ce qui me fait penser à l’atelier fessée tiens (mon cul en rougit encore). Vous l’aurez compris, tout était comme à une soirée classique sauf que dans certains coins et ouvertement : du sexe et nulle part des mecs cis. En pleine réflexion sur la sororité, je vois soudain Camille Cottin et Juliette Harnachée entrer sur la piste avec Constance Debré en harnais. La soirée a dérapé mais les détails sont secret.

Je n’ai qu’une chose à ajouter : On en veut encore!

Et puisqu’il est question de cul et qu’on est dans une période très Despentes en ce moment, on voulait prendre le temps d’une chronique pour célébrer la reine des gouines (mais pas que).

Apocalypse Bébé au théâtre de la Villette

Leslie : Moi je voulais commencer par parler théâtre. Mon spectacle préféré de 2018 a clairement été l’adaptation de King Kong Theorie au théâtre de l’atelier, c’était dingue : j’ai pleuré, j’ai serré les dents, j’ai souris aussi parfois : en un mot, j’ai adoré. C’était assez ouf parce qu’il me semblait connaître des extraits du texte par cœur, et ça renforçait la puissance du truc.

"Apocalypse Bébé" de Virginie Despentes au Théâtre de la Villette
« Apocalypse Bébé » de Virginie Despentes au Théâtre de la Villette

J’ai été hyper hypée quand j’ai vu que Apocalypse Bébé était également adapté au théâtre de la Villette, mise en scène par Selma Alaoui. Il me semblait que c’était une autre paire de manche. Apocalypse Bébé, c’est, d’abord, un roman, entre le polar et le road movie. En gros, le pitch pour la faire simple : c’est l’histoire de Valentine, une ado de 15 ans, qui disparaît. Une détective privée inexpérimentée, Lucie, fait appel à un personnage hautement charismatique, pour la retrouver. Avant la représentation, j’étais clairement curieuse de voir comment ces personnages, très Despentes, allaient bien pouvoir prendre corps sur scène. Et malgré quelques bémols, c’est très réussi. Mention spéciale à la comédienne qui incarne le personnage de Valentine, Eline Schumacher, qui lipsync sur “Je veux te baiser” de Odezenne et défonce tout dans un final à couper le souffle.

Le petit plus qui nous a bien plu : le public qui n’était pas composé à 99% de gouines acquises à la cause, mais assez divers, de quoi se dire que la portée du texte de Despentes touche un peu d’autres gens que nos communautés, et ça, c’est plutôt cool.

Je recommande à fond, c’est donc au Théâtre Paris Villette, jusqu’au 28 mars.

(Et je n’ai pas résisté à lire un extrait d’Apocalypse Bébé, en direct sur Rinse, extrait lu : pp. 153-154, Le livre de Poche)

Mutantes, Féminisme Porno Punk.

Matthieu : Et comme chez Friction, on est des grands fidèles de sainte Virginie, on a décidé de célébrer nous aussi notre mère de coeur et de cul en projetant son documentaire Mutantes, Féminisme Porno Punk.

Et bien ça a été diffusé en 2009 sur Pink TV et bien en gros, Mutantes, c’est un peu le pendant documentaire de son essai King Kong Theory dont Leslie vient de parler, ce manifeste féministe qui s’adresse à « toutes les moches et les exclues du grand marché à la bonne meuf ». Sauf que là, Despentes part se promener entre Barcelone, New-York et Paris, à la rencontre de travailleuses du sexe, théoriciens, écrivains, réalisatrices, universitaires, actrices porno et activistes se revendiquant du féminisme pro sexe, c’est à dire qui entend se réapproprier la pornographie et le travail du sexe à des fins d’empowerment.

Entre deux performances et des extraits de films, on y croise le collectif franco-argentin Quimera Rosa, la performeuse et actrice porno Annie Sprinkle ou le théoricien Paul B. Preciado, et on embarque dans un voyage initiatique à la découverte du post-porn, fait par les putes, les salopes et les queers.

Alors le son que vous venez d’entendre, c’est le nouveau duo Bash Back, composé de notre copine designer et artiste Hélène Mourrier et de notre autre copine DJ Leslie Barbara Butch. Ça s’appelle Cy-Bitch et si on vous le fait écouter, c’est parce qu’elles seront avec nous lors de la projo de Mutantes, en fait on s’est un peu enflammé.e.s et on a décidé de construire toute une soirée autour du film. Ce sera surtout le lancement d’un nouveau format qu’on développe avec Bragi Pufferfisch et la Java qui va s’appeler cinéclubbing où, en gros, le dimanche soir, au lieu de bader tout·e seul·e chez toi, on regarde un film, on boit des coups et on danse avant de rentrer se coucher pas trop tard.

La première édition donc, sera le 7 avril à la Java, on commence à 19h avec Mutantes, Féminisme Porno Punk, suivi d’une mini performance de Bash Back puis des DJ sets de DJ·Endër, de Safia Bahmed-Schwartz et de Nannä Volta.


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