Pour ce premier numéro de Dessine-moi un camion, notre nouvelle série d’articles dédiée aux arts visuels, on a décidé de mettre en avant le travail de Céline Le Gouail, qu’on a aperçue le weekend dernier au festival Comme Nous Brûlons.
Exerçant à Paris comme artiste graveur-sérigraphe, membre du collectif l’Arapède, Céline Le Gouail partage un atelier au 6B à Saint Denis. Quand elle n’anime pas des ateliers artistiques autour du genre, des féminismes et des normes, ouvert à tous publics mais aussi « en mixité choisie, selon les besoins », Céline utilise principalement la gravure, le papier découpé et la sérigraphie pour créer posters, affiches et éditions.
« Je travaille essentiellement sur les notions de contraintes : règles, normes, codes, genres, identités. Je visibilise Ce et Celleux qui m’entourent, avec force et fierté. Des corps, identités et sexualités revendiquéEs » explique l’artiste, qui a déjà réalisé des affiches pour le collectif Shemale Trouble. Et de développer :
« J’ai un rapport physique à ma pratique , très proche d’une pratique BDSM : en m’éloignant du trait et en multipliant les processus de construction jusqu’à l’apparition de l’image finale, j’interroge le rapport au temps dans les actes de production et le met en parallèle avec la notion de désir contrarié. Une attente longue et violente, entre plaisir et frustration, comme une image méritée. L’idée de déconstruire pour construire un autre possible est le moteur de ma démarche. »